AD Magazine : « Le bordeaux revient en force, les marques réinventent le design des années 1970 et toutes les autres tendances qui nous ont marqué cette année. »
AD Magazine : « Le bordeaux revient en force, les marques réinventent le design des années 1970 et toutes les autres tendances qui nous ont marqué cette année. »
Nous fêtons cette année le 60e anniversaire de notre entreprise, fondée en 1964 par Julian Hofmann à Genève. Depuis, Metallover n’a cessé de concevoir, élaborer, fabriquer, installer, restaurer et entretenir les composantes, objets ou mécanismes, acier, aluminium, bronze, laiton ou verre, du patrimoine architectural genevois.
Metallover a évolué au fil des événements politiques, économiques et sociétaux qui ont ponctué son histoire. En 21 900 jours, nous avons accompli un grand nombre de réalisations, parmi lesquelles certaines nous ont marquées et ont parfois eu un impact sur notre avenir. Il en est de même de l’actualité et des contextes dont nous avons été témoins et qui, là aussi, ont influencé le cours des choses. Prêt pour une immersion en 6 temps ?
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 1964-1974
La crise pétrolière de 1973 assèche le carnet de commandes de Metallover, en raison du ralentissement brutal de l’économie, de l’augmentation des coûts de construction, des changements d’agenda dans la conception et la planification des projets immobiliers.
Les événements marquants
– 1964. Création de Metallover le 1er avril. Julian Hofmann choisit l’indépendance dans un contexte favorable, où le secteur de la construction en Suisse est en plein essor, soutenu par la croissance économique, la croissance démographique et les investissements dans les infrastructures.
Les réalisations mémorables
– 1967. La Placette (Manor) : l’ensemble des gardes-corps intérieurs, les 4 entrées dont celle de Cornavin (coulissante verticale) toujours fonctionnelles à ce jour. En 2024, Manor fait encore confiance à Metallover pour l’entretien et la transformation de son centre commercial.
– Fin des années 60. Boîte de nuit le Piccadilly : piste de danse en verre rétroéclairée.
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 1974-1984
Les années 80 en Suisse romande traversent un boom de la construction, une urbanisation accrue, une diversification des styles architecturaux, une intégration croissante de la technologie et une ouverture des banques au prêt à l’entreprise et à l’investissement immobilier.
Les événements marquants
– 1975/76. Frédéric et Daniel Hofmann font leurs premiers pas chez Metallover, percent des trous… et… constituent une main-d’œuvre bon marché…
– 1978. Bénéfice net de l’entreprise : CHF. 2 668,52 !
Les réalisations mémorables
– 1978. OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle), architecte Pierre Braillard : fabrication et pose de 200 portes métalliques à l’intérieur du bâtiment.
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 1984-1994
Période difficile, avec les remboursements en direct exigés par les banques jusqu’en 1998. La crise hypothécaire du début des années 1990 a profondément marqué le secteur de la construction en Suisse romande, entraînant une contraction de l’activité, des faillites d’entreprises et une hausse du chômage. Déclenchée par une surévaluation du marché immobilier, cette crise a conduit à une réévaluation des pratiques de prêt et d’investissement, soulignant l’importance d’une gestion financière prudente et d’une planification stratégique solide pour les acteurs du secteur de la construction.
Les événements marquants
– 1989. Arrivée de Daniel Hofmann dans l’entreprise.
– 1992. Déménagement des Pâquis à Carouge.
– 1993. Arrivée de Frédéric Hofmann dans l’entreprise.
Les réalisations mémorables
– 1990. Placette Chavannes (Manor) : le plus gros chantier de Metallover à 2,5 millions de CHF.
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 1994-2004
À Genève, l’économie traverse de grandes turbulences entre 1992 et 1998. La sortie de crise se caractérise par un rétablissement relativement lent. Les leçons tirées de la crise ont conduit à une plus grande prudence financière et à une approche plus réfléchie des investissements dans le secteur immobilier.
Les entreprises de construction s’adaptent à un environnement plus exigeant en mettant l’accent sur l’efficacité opérationnelle, la gestion des coûts et la qualité des projets. En outre, les réglementations environnementales évoluent pour assurer la conformité des projets aux normes de construction écologique.
Les événements marquants
– 2000. Daniel et Frédéric Hofmann reprennent l’entreprise et valorisent leurs expertises respectives. Ils élargissent l’éventail des prestations de Metallover, avec notamment une évolution vers des disciplines plus techniques, mais aussi artistiques. Un changement de vision de l’entreprise s’engage.
Les réalisations mémorables
– 1994. 1er chantier dans le nouvel atelier : réalisation des marquises du centre commercial des Cygnes.
– 1996. Restauration des 2 hectares de serres et des portails d’entrées du château de Pregny datant de 1860 réalisé par la baronne Julie de Rothschild.
– 2002. Terminal B de l’aéroport de Zurich : œuvre d’art signée Carmen Perrin (la vitesse des abeilles) composée d’une structure métallique minimaliste avec des verres feuilletés extra blancs, anti-reflets aux dimensions maximales de 6 x 3.21 mètres. Le traitement anti-reflet sur ces dimensions constituait pour l’époque une première mondiale. L’insertion d’un polycarbonate nid d’abeille lui confère son côté exceptionnel.
– 2003. Superstructure des Mouettes genevoises réalisée avec le chantier naval Décision SA, concepteur du bateau Alinghi qui deviendra le premier voilier d’un pays non côtier à remporter la coupe de l’America à Auckland.
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 2004-2014
La construction à Genève a été assez active durant cette période, avec une demande de logements et d’infrastructures soutenue par la croissance démographique de la région et par l’attrait de Genève en tant que centre économique international.
Le marché de la construction et de l’artisanat a également été confronté à la flambée des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, ainsi que la pression réglementaire croissante en matière de normes de construction et d’environnement. Ces facteurs ont parfois limité la rentabilité des projets de construction et ont mis sous pression les petites entreprises artisanales.
Les événements marquants
– De 2008 à 2018, Metallover organise chaque année des concerts dans son atelier : musique classique et opéra, musiques de film, concert de tango, musique africaine… Jusqu’à 200 spectateurs.
Les réalisations mémorables
– Société genevoise d’instruments de physique (SIP) : rénovation des bâtiments historiques.
– Plusieurs œuvres d’art et objets d’art réalisés avec l’atelier Roger Pfund.
IMMERSION DANS LA DÉCENNIE 2014-2024
Genève maintient sa position de pôle économique clé. La croissance démographique et l’émergence des industries technologiques et biotechnologiques ont renforcé la demande en logements et d’infrastructures, dynamisant ainsi le secteur de la construction.
Cette forte demande a exercé une pression sur le marché immobilier, avec une disponibilité limitée des terrains constructibles et une hausse des prix, engendrant des défis supplémentaires pour les développeurs et constructeurs.
La sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux a stimulé une transition vers des constructions durables et éco-responsables, sous l’influence de réglementations plus strictes. Cela a incité les entreprises à adopter des normes environnementales et à investir dans des technologies innovantes.
Les réalisations mémorables
– 2015. Passage des Lions : vitrines genevoises dans le cadre de la restauration du patrimoine.
– 2016. Chantier de l’ONU : les grands verres. Remplacement de 5 verres isolants cassés de 2,3 x 13.10 m, pesant 1,5 tonne chacun et représentant pour l’époque les plus grands verres au monde.
– 2022. Chantier uni Bastion. Oriels en verre structurel, architecte Loïc Muriel.
– 2022. Hôtel de Ville, salle du grand conseil de Genève, architecte Bonhôte Zapata. Metallover fournit et pose l’ensemble des éléments en laiton patiné de la nouvelle salle du grand conseil dont les platines de commande des pupitres des élus ainsi que deux armoiries qui ornent la tribune présidentielle.
Journal du Design : « Situé dans l’espace public entourant le nouveau siège social de Google en Californie, Halo par SOFTlab, s’inspire formellement des pavillons que l’on trouve généralement dans les jardins anglais. »
CREAPILLS : « Depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, l’artiste Jordan Sprigg s’est mis au défi de sculpter des animaux version grandeur nature à l’aide de matériaux de récupération. Un projet ambitieux qui devrait vous en mettre plein les yeux ! »
AD magazine : « Signés par les plus grandes agences d’architecture au monde, ces escaliers aux formes sculpturales sont des chefs-d’œuvre. Tour du monde des 15 escaliers les plus design. »
Le Journal du Design : « Depuis les années 1960, l’artiste britannique Antony Gormley utilise le langage de la sculpture pour explorer les relations de l’homme à l’espace qui l’entoure à travers le corps humain. »
BATIMAG : Un pavillon public construit à Bulle (FR) et une passerelle d’Ecublens remportent deux des quatre distinctions du Prix Acier 2023, décerné par la branche suisse de la construction métallique. Ce sont leurs courbures et leur technique d’assemblage qui ont séduit le jury.
Qui d’autre qu’Henry de Monfreid* aurait pu dire cela ? Probablement Julian Hofmann, né en Allemagne en 1930, fondateur de Metallover en 1964, homme libre dont le parcours entrepreneurial et la vision ont correspondu à l’esprit de son temps : débuter dans la précarité, puis réussir à la force du poignet sans prêter le flanc à des sujets sociaux aujourd’hui cruciaux, mais quelque peu superficiels pour un homme de l’après-guerre. Le jour de son départ en 1998, face au conseil d’administration, il se retira sur un laconique « Messieurs, je ne peux plus vous aider ». Frédéric et moi-même prenions le relais.
Héritiers d’un modèle de gestion patriarcale qui ne nous correspondait guère, nous avions la chance de partager une idée commune de la conduite d’entreprise ; idée qui s’est peu à peu développée, puis incarnée dans un mode d’emploi définissant Metallover comme une entité dont l’organisation et le fonctionnement sont le résultat de l’intelligence collective des collaborateurs, cette dernière étant guidée par le postulat de se réaliser, de créer et de partager. De là, notre mission s’est naturellement définie : fabriquer des ouvrages métalliques et en verre structurel de haute qualité, restaurer le patrimoine bâti genevois dans le respect des valeurs humaines et des règles de l’art, conformément aux normes techniques et environnementales.
Nous ne croyons pas en la hiérarchie de pouvoir, car ce sont les compétences professionnelles et humaines qui placent chaque collaborateur à sa juste position. Notre structure se veut en constante évolution et s’adapte aux conditions et aux circonstances du moment. Depuis 25 ans, Metallover évolue, se transforme, s’étend et se recentre ainsi. La réalité reste le grand arbitre, les idées qui fonctionnent prenant de l’ampleur et mobilisant notre énergie, les autres s’estompant d’elles-mêmes. La croissance et le profit ne sont pas nos buts ultimes, mais de simples indicateurs de notre succès collectif. Nous croyons que le profit bien compris ne peut découler que de ce qui est juste.
Demain ? Metallover est un espace de fabrication, mais aussi de création, dans un métier où l’expérience et l’ingéniosité sont encore au pouvoir. Ici, pas de glacis intergénérationnel : les anciens ont besoin de cette formidable énergie de la jeunesse, tout comme cette dernière est en quête des savoirs acquis au fil du temps. Metallover restaure et entretient un parc bâti métallique et verrier genevois dont elle recense un demi-siècle d’historiques. Elle participe à la réalisation de projets privés ou publics qui, si l’on en croit les statistiques nationales, dureront entre 70 ans et 100 ans. À ce titre, elle veut dépasser le statut de dynastie entrepreneuriale, pour poursuivre son métier au service de l’architecture historique ou contemporaine. En ce qui concerne Frédéric et moi-même, nous sommes les hommes d’un temps qui se caractérise par une logique de travail plus consensuelle, participative et inclusive. Nous entrons désormais dans un univers économique que les professionnels de tous métiers devront partager avec l’intelligence artificielle, les bouleversements technologiques de la numérisation, et les enjeux environnementaux. Une nouvelle ère sans doute, où les volontés ne seront plus liées à la croissance et au profit, mais à la préservation du biotope, et par conséquent, de l’humanité.
Daniel Hofmann
Directeur associé
On le sait peu, le père du symbole français avait fait de la ville vaudoise un pied-à-terre estival où il a exploré, durant trente ans, sa passion de la photographie. Une exposition au Musée suisse de la photographie dévoile cette facette secrète du grand ingénieur