Le marché des designers du XXe ?

Les designers du monde entier ont joué un rôle dans l’évolution des modes et des tendances du XXe siècle. De l’architecte et designer suisse Pierre Jeanneret, à Jean Royère, créateur des meubles originaux et de grandes qualité, nombreux sont les artistes qui ont fait bouger les lignes grâce à leur art.

Interview croisée : pourquoi Metallover soutient-elle le Chênois Genève Volleyball ?

Depuis plus de 20 ans, notre entreprise accompagne le club genevois dans le plaisir sportif et la quête du Graal.
Philippe Tischhauser, président du club, Jean-Baptiste Blazy, entraîneur de l’équipe et Daniel Hofmann, directeur associé de Metallover, échangent leurs idées autour de la notion d’idéal collectif.

Metallover. On dit que le sport est un exercice mental dont l’expression est physique. Qu’en pensez-vous ?
Jean-Baptiste Blazy. Le corps est le support de la quête de sens et la psychologie est consubstantielle de la pratique sportive. Dans le volley-ball, sport éminemment collectif, la notion de performance est liée à une forme d’alignement mental de l’équipe. Cet équilibre a un effet indiscutable sur la qualité du jeu.  

Comment fédère-t-on des athlètes a priori individualistes autour d’un idéal commun ?
Philippe Tischhauser. Le volley-ball, c’est l’objectif commun par excellence. S’il fait exister individuellement les sportifs par les qualités requises pour chacun des six postes, il ne s’incarne que par l’équipe et par extension, le club.
L’histoire est riche de victoires remportées par le « donné perdant », à l’exemple de celle de David face à Goliath. L’idéal commun, c’est l’identification de l’individu au collectif et la création d’une entité dont la force va au-delà de la somme des parties.
En 2021, notre club n’était pas favori en finale des play-offs du championnat suisse, face à la redoutable équipe d’Amriswil. Pourtant, nous avons remporté le titre avec une équipe en état de grâce. La raison ? Six hommes qui n’en faisaient plus qu’un.

Comment se produit ce fameux état de grâce ?
Jean-Baptiste Blazy. C’est un mystère. Mais, dans les sports collectifs, il est intimement lié à l’idéal commun et à une gloire individuelle subordonnée à celle du groupe. Le travail de l’entraîneur est technique, bien sûr, mais il consiste avant tout à faire l’assemblage de personnalités différentes et à créer un groupe homogène tout en conservant un dialogue personnel avec chaque membre de l’équipe. Une équipe est une entité composite qui fait coopérer des natures et des cultures diverses vers un but commun.

Quel est l’idéal du Chênois Genève Volleyball ?
Philippe Tischhauser. Avec 17 titres de champion et coupes de Suisse à notre actif, on pense immédiatement à la performance et au classement. C’est important bien sûr, mais pour ma part, je suis également attaché à l’idée de transmission, de relève et de pérennité. Nous nous investissons beaucoup dans la culture de l’encadrement et l’esprit général du club. Mon travail en tant que président va bien au-delà de la gestion. Je m’efforce de perpétuer le prestige sportif du club, mais aussi de donner du sens à ce que nous faisons sans nous limiter au score.
Jean-Baptiste Blazy. L’entraînement est mon métier. Mon parcours personnel, où j’ai souvent été livré à moi-même, m’a amené à admettre -et aujourd’hui défendre- ce que je croyais jadis impossible : la suprématie du collectif sur l’intérêt individuel. Depuis, je m’investis dans cette voie.

Pourquoi Metallover soutient-elle le Chênois Genève Volleyball ?
Daniel Hofmann. Comme c’est souvent le cas dans la vie, c’est une affaire de rencontre. La vision de Jean-Baptiste Blazy nous a séduits, en particulier dans ses parallèles évidents entre le travail d’atelier et celui du terrain de sport. Le management trouve plus de légitimité dans le sens que dans la performance. L’esprit de Metallover se fonde sur cela. Au sein de notre entreprise, nous visons l’épanouissement et l’accomplissement de chacun dans une activité collective motivée par l’idéal de qualité et de service.

En guise de conclusion, quel personnage rêveriez-vous de rencontrer ?
Philippe Tischhauser. Un grand sportif, tel que Karl Lewis ou Roger Federer, pour les interroger sur les ressorts de leurs carrières exceptionnellement longues.
Jean-Baptiste Blazy. Nelson Mandela, pour son combat pour la liberté et sa victoire sur une adversité que l’on pensait impossible à renverser.
Daniel Hofmann. Le maître soufi Cheikh Bentounes, initiateur de « la Journée internationale du vivre ensemble en paix », adoptée à l’unanimité par l’ONU, fixée le 16 mai de chaque année. C’est une personnalité extraordinaire apte à fédérer les hommes de bonne volonté dans l’idéal commun de la paix et de la dignité.

 

 

La force du collectif

 

La précision du geste

 

Édito Daniel et Frédéric Hofmann

Si la réalité restera toujours le grand arbitre de l’aventure humaine, l’accélération du monde en modifie la perception et donne le sentiment d’assister impuissant aux événements qui se succèdent.
On ne pourrait citer meilleur apophtegme que celui de Paul Virilio : « Notre monde est à la fois catastrophique, apocalyptique et merveilleux, il est les deux à la fois. Tout va plus vite, tout est enrichissant et tout est plus dramatique. »
Dans sa critique de la tyrannie de la vitesse, le théoricien de l’architecture prophétisait la terrible influence du virtuel et de l’immédiateté sur nos sociétés et notre rapport à autrui. « Gagner du temps, c’est perdre le monde », dira-t-il.

La crise du Covid-19 et l’actuel conflit russo-ukrainien se sont succédé à une telle vitesse que nous semblons inéluctablement condamnés à en subir les effets paralysants : restrictions des libertés et instauration d’une société du contrôle, hausse du coût de l’énergie et des matières premières, menaces sur notre économie et sur les foyers helvétiques.
Les certitudes de l’Europe de l’Ouest vacillent ; nous avions peu à peu oublié que la promesse de stabilité de l’ère industrielle et du commerce international, dépend elle-même de la disponibilité de l’énergie ; celle-ci se raréfie et il y a là une injonction à s’inscrire dans une réflexion personnelle sur nos habitudes de vie, de consommation et de loisirs.

Pour notre part, responsables d’une entreprise née en 1964, nous n’envisageons à aucun moment de donner le pouvoir aux seules statistiques et aux prospectives.
Oui, la vie économique n’est pas un long fleuve tranquille et nous faisons face d’année en année à des circonstances imprévisibles intervenant sur nos projets, nos prévisions, nos résultats ; mais jamais elles n’atteignent notre volonté de rester maîtres d’une grande partie de notre destin. Tout événement extérieur est une incitation à la réflexion, à l’évolution, voire à l’introspection.

Nous œuvrons au rapprochement des convictions positives pouvant nous aider à agir collectivement sur l’environnement, le bien-être au travail, le sens donné à ce que nous accomplissons, la connaissance. Nous nous appuyons sur les événements extérieurs pour stimuler notre ingéniosité et notre cohésion interne, mais aussi cultiver une relation privilégiée avec nos partenaires et nos clients. La fidélité de ces derniers dépend de notre capacité à résoudre leurs défis techniques ; pour cela, nous refusons la dictature du « vite fait bien fait » et envisageons notre prestation comme un objet destiné à traverser le temps. Notre sablier est subordonné à la substance matérielle et aux heures qu’il faut pour lui donner une forme et une fonction. Et chaque heure passée nous invite à l’observation, à la déduction, à la découverte, et surtout à l’amour du métier.

Daniel et Frédéric Hofmann
Directeurs associés